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Bruno

Lapin

Sophie Bernado - Basson
Clément Petit - Violoncelle
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   5 SEPT
ALBUM RELEASE
@BMC RECORDS

  6 SEPT
RELEASE PARTY
JAZZ À LA VILETTE
 

Bruno Lapin

Clément Petit - Violoncelle
Sophie Bernado - Basson
Joce Mienniel - Flûte

Voici la rencontre de trois électrons libres de la sono hexagonale. Trois musiciens inclassables qui se revendiquent aussi bien du jazz ou des musiques traditionnelles, que des musiques électroniques ou contemporaines. Par-delà ces influences malicieusement conjuguées dans une forme chambriste, c’est la connivence des timbres des jeux et des personnalités qui saute aux oreilles comme une évidente singularité. Une connexion naturelle sur laquelle le trio s'appuie pour libérer les espaces et jouer une musique ouverte qui ne renie ni son attachement aux mélodies ni à la danse quand elle s’invite.

Enregistré à Budapest Music Center 

Mixé & masterisé par Boris Darlet

Produit par BMC records 

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Booking: lavisdesreves@gmail.com / +33 6 50 00 20 99 (C.Petit)

Lilabazooka@gmail.com / +33 6 50 26 42 39 (S. Bernado)

Production: asso.lazede@gmail.com

 

BIO par Guillaume Malvoisin

 

"Il y a eu Peter Rabbit, il y aura Bruno Lapin. Beaucoup mois éthéré que le trait du plume du petit héros pour enfants de Beatrix Potter, ce lapin-là en garde cependant le pouvoir de désobéissance et de subversion. Décadré, rapide et jamais tranquille. L’expression française « sur le fil » résumerait assez bien la manière dont la musique du trio est pensée et jouée par Sophie Bernado, Jocelyn Mienniel et Clément Petit. « Sur un fil », ces mots reviennent très souvent dans la bouche du violoncelliste, quand on évoque les compositions et les équilibres de ce disque. Paradoxe joyeux, on pourrait ajouter frontal au fil mentionné plus tôt. Hormis Première élégie, chaque titre se résume à un mot. Frontal dans sa puissance d’invention, d’une fragilité magnifique dans ses culbutes et ses mystères. Volubile sans être loquace, la musique de Bruno Lapin vous attrape par sa face secrète.
Nous mentionnons Peter Rabbit plus haut. Est-ce pour autant du jazz pour les kids, Bruno Lapin ? Trois personnages inventés cavalant dans la luzerne, à faire les fous au son de Shorty Rodgers ? Pas vraiment, pas du tout même. Bruno Lapin, c’est un trio. Et si le nom du trio déroute, c’est parfait. Aussi parfait que l’équilibre au cœur de l’échange de la triade basson, violoncelle et flûte. Balancements et conciliabules de l’écrit et de l’improvisé, du traditionnel et du contemporain. C’est là même que remue la subversion propre au trio.
Instrumentarium de chambre, classique et intimiste pour une musique qui va toujours voir ailleurs. Loin, bien loin. Très malin, ce Lapin. Posé sur l’échange des rôles instrumentaux, quasi-détournés de leur son et fonctions usuelles, sautillant sur des motifs joués ad lib, avec une clarté doublée d’une assurance parfaite. On pense aux Five Elements et à leur musique cursive, on pense aussi au Wadda u Want du trio d’Yves Robert, et à Maurice Horsthuis, altiste à l’avant de l’avant-jazz, pour sa théâtralité miniature, chevillé avec soin à une science de l’espace musical. Espace dans lequel on peut se rouler comme d’autres se roulent dans la luzerne. Gaiement, urgemment et avec puissance, comme celle offerte par les sauts d’octave de Butoki. L’espace est même un des fondements de ce, une condition nécessaire à la clarté du discours des trois musicien·nes. Qu’iels baignent leur musique dans une source agitée ou dans une épure libératrice, l’espace musical, structuré avec une minutie magnifique, bousculé par l’impromptu et la force de l’instinct de chacun·e, reste accueillant et porte l’auditeur à de longues et douces introspections. 
Trio organique et aérien, Bruno Lapin est surtout un mouvement tendu vers un but commun. Comment cohabiter, comment faire micro-société à trois ? Les trois instruments de ces électrons libres de la sono hexagonale, s’inventent une grande liberté, s’amuse à jouer une musique ouverte mais qui n’empiète jamais sur les mélodies ou la danse quand elles s’invitent. gravitent ainsi autour de la recherche de l’équilibre parfait des matières et influences de la sono mondiales. Ainsi Azib fait son pain d’un orient solaire, Cavatina fait son miel des harmonies ravéliennes, Glissière et Nowhere font leur lit dans celui de Björk, de la musique de chambre populaire, de petites économies de moyens et de la tradition dess trobairitz , chroniqueuses-chanteuses occitanes du 12e siècle. Par-delà ces influences malicieusement conjuguées, c’est la connivence des timbres des jeux et des personnalités qui saute aux oreilles. 
Personnalités façonnées par les rencontres artistiques. Clément Petit, dont la curiosité n’est pas le moindre défaut, a été vu en compagnie de Blick Bassy, Naissam Jalal, Régis Huby, Claude Tchamitchian, plus récemment avec Camille Maussion et Antonin Leymarie et au sein de formations comme Space Galvachers, Asynchrone, Roseaux, au contact de Fidel Fourneyron, de Giovanni Mirabassi, de Sylvain Cathala, de Pierrejean Gaucher, du Collectif Coax dont sont issus Clément Janinet et Benjamin Flament, ses deux comparses de Space Galvachers (cf. disque BMCCD325). Influences multiples pour un jeu unique, ouvert sur l’autre et prêt à en découdre, forgé lors de collaboration avec des artistes de tous horizons comme Oumou Sangare, Angélique Kidjo, Aloe Blacc, Melissa Laveau, Piers Faccini, ou encore Salif Keita.
Autre personnalité à la pointe du triangle lapinesque, Sophie Bernado, dont la maîtrise du son, et la volonté de l’emporter hors des sentiers battus est aussi limpide qu’un ciel sans nuage. compositrice, bassoniste et chanteuse basée en Occitanie. Après des études au Conservatoire National Supérieur de Paris et un premier prix de basson obtenu en  2003, elle part vivre pendant 7 ans à Berlin multipliant les collaborations, et, ainsi, plus tard, les occasions d’étendre le registre et les techniques de jeu de son instrument. Que ce soit au sein du Lila Bazooka, créé en 2019 avec Céline Grangey, remanié avec Océans Infinis, au son des baleines ou en compagnie de chercheurs du CNRS, au cœur de L’Arbre Rouge de Hugues Mayot (deux disques chez BMC : BMCCD273 et 323), de Finis Terrae mené par Vincent Courtois, comme à la tête du très beau projet psyché-méditatif Celestine In The Clouds, créé en 2024 en partenariat avec jazzdor Strasbourg. Pistes ouvertes en grands, et empruntées avec d’autres noms notables dont Uriel Barthélémy, Taiko Saito, Dominique A, Csaba Palotaï, Daniel Glatzel ou encore Gavin Bryars.
Citons enfin la dextérité absolue du jeu de flûte de Jocelyn Mienniel. À l’aise avec l’abstraction comme avec les images, graphiques, picturales ou cinématographiques, ce musicien possède un champ d’étude très vaste, un spectre de jeu très large. On lui passe commande, on le demande. Aucune surprise, dès lors, à l’imaginer débattre avec un heureux bonheur en compagnie d’artistes comme Henri Texier, Vincent Peirani, Youn Sun Nah, Hindi Zhara, Erik Truffaz, Paolo Fresu, Tony Malaby, André Minvielle, Dominique Pifarelly et Benoît Delbecq. Caméléon sonore, fin bretteur et musicien aussi ingénueux qu’inventif, le flûtiste a également le talent de mettre sa virtuosité au service de sa personnalité, des ambiances créée patiemment pour chaque formation où il joue. 
Ainsi, ce trio de manque pas de caractère. Et Bruno Lapin, né avec l’invention d’un personnage au nom plausible mais somme toute très peu probable, de s’afficher moins comme une fiction instable que comme une nébuleuse radicale et géniale. Une quête d’équilibriste subvertissant les lignes de frontières et les répertoires pour aller gambader où bon lui semble. Avec une force poétique intéressante qui prend tout son sens au sein de ce petit orchestre improbable.

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